IA : luttons contre les discriminations des seniors

Les seniors subissent une discrimination latente en France, qui a pris une dimension plus importante depuis la crise du Covid. 
Isabelle Le Bot et Aurélie Jean appellent à la fin de la discrimination des seniors dans tous les domaines et particulièrement à l’ère de l’intelligence artificielle.

IA : article

La montée en puissance de l’Intelligence Artificielle (aussi appelée IA) est un fait avéré et connu de tous. Parfois sans même s’en rendre compte, nous sommes amenés à nous en servir, des tâches les plus banales du quotidien jusqu’à devant son poste de travail. 
La discrimination socio-économique subie par les séniors se retrouvera inévitablement (si ce n’est pas déjà le cas) dans ces outils conçus en grand majorité par des populations relativement jeunes, et qui embarquent généralement l’ensemble des stéréotypes concernant les seniors.

Des préjugés qui ne faiblissent pas 

Souvent considérés comme ceux qui possèdent la plus grande part du patrimoine dans notre pays, et en règle générale uniquement présentés sous l’angle du coût qu’ils incombent à la société, les séniors sont une cible de choix pour les préjugés
Généralement présentés comme en retard technologiquement, les séniors sont en plus de cela discriminés par les algorithmes. Et ce, sur les plans sociaux, économiques et sociétaux. Les discriminations technologiques existent, que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la santé ou de la communication. Cela n’est évidemment pas qu’une question d’accès ou de compréhension, mais également d’intégration et de considération par la société. 

Au niveau algorithmique, les comportements des seniors ne sont pas suffisamment analysés, et notamment en ce qui concerne leur manière d’épargner. Les IA développées grâce à la gouvernance algorithmique permettent d’effacer cette discrimination envers les seniors. L’âge ne doit être un obstacle dans aucun domaine. L’Humain est aussi primordial. On ne le dit pas suffisamment : c’est d’abord en développant les relations humaines que l’on diminue les stigmatisations. Il faut donc agir afin de recréer des liens intergénérationnels, et ainsi lutter contre ces discriminations. 

L’économie et la finance, des domaines touchés par cette discrimination 

Le domaine financier n’échappe pas à la règle. La silver economy est un réel bienfait pour la société. Les seniors capitalisent dans l’objectif de s’assurer un avenir et de garantir leur bien-être, et celui de leurs proches. Ils savent gérer un capital et l’investir. Les seniors ont un impact sur l’économie, c’est un fait. Il faut noter que des discriminations aux conséquences similaires se retrouvent chez les jeunes et les femmes qui ne sont pas assez considérés par l’écosystème financier. 

Alors pourquoi sont-ils algorithmiquement stigmatisés ? 

Trop vieux, ou aux comportements jugés peu intéressants, les raisons sont nombreuses.

Il existe néanmoins des solutions concrètes que les entreprises peuvent s’engager à mettre en place au sein de leurs équipes. Impliquer les seniors, par exemple, tout au long de la conception d’un outil d’Intelligence Artificielle ou collecter les retours utilisateurs des seniors sur leur propre utilisation des outils IA et de leur satisfaction (client). 

De plus, garantir la compréhension des séniors au sujet du fonctionnement de la technologie est indispensable afin de stopper les discriminations. L’éducation technologique, tout au long de la vie active qui complète l’éducation scolaire, va de pair avec la formation intergénérationnelle des digital natives, qui apprennent aux séniors à utiliser les technologies. 

En permettant aux plus âgés de mieux comprendre les enjeux de l’IA, les jeunes développeraient en parallèle leur esprit critique en répondant aux questions des séniors. Cette approche permettrait de renforcer le lien intergénérationnel et de réduire les préjugés que les jeunes ont sur les séniors, et vice versa tout en recréant du lien social. 

Ainsi, il est primordial d’inclure les seniors dans le développement de l’Intelligence Artificielle, à tous les niveaux, de la conception à la création de bases de données. L’IA n’est pas inhérente à la jeune génération, mais bel et bien universelle


Retrouvez l'article co-signé par Isabelle Le Bot, directrice générale de La France Mutualiste et Aurélie Jean, docteur en sciences, spécialisée dans la modélisation algorithmique, dans La revue Harvard Business Review diffusé en Mars dernier dans son édition française.
 

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Isabelle Le Bot,  directrice générale de  La France Mutualiste

Isabelle Le Bot
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Aurélie Jean,  docteure en sciences, entrepreneure et autrice, spécialiste en modélisation algorithmique.

Aurélie Jean,
 docteure en sciences, entrepreneure et autrice, spécialiste en modélisation algorithmique.

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